mardi 14 juillet 2009

MENSONGE: Iran Resist - Obama-Iran : L'instrumentalisation de Mossadegh est une erreur tactique

Iran Resist - Obama-Iran : L'instrumentalisation de Mossadegh est une erreur tactique


Le site Iran-Resist est un site se faisant passer pour anti-régime islamique, mais qui défend en réalité les intérêts du régime en faisant de la désinformation (expliqué dans le premier article de notre blog: CE BLOG DENONCE LE SITE IRAN RESIST QUI EST UN SITE MENSONGER: EXPLICATIONS)


L'article du site Iran-Resist nommé "OBAMA-IRAN : L’INSTRUMENTALISATION DE MOSSADEGH EST UNE ERREUR TACTIQUE" est un total mensonge, comme la majorité des articles de ce site imposteur et haineux. A chaque paragraphe, nous trouvons des propos totalement erronés. Ainsi, nous nous engageons à montrer ici presque tous les propos mensongers et dirigés vers la désinformation de ce seul article:


1) "Or, Mossadegh avait été nommé à son poste par le roi qui en vertu de la constitution iranienne était en mesure de le destituer à tout moment : il n’avait donc pas besoin de faire appel à une force illégale pour faire un coup d’Etat contre son propre Premier ministre "


Non, ce droit n'était pas "constitutionnel". Les documents de la CIA (car c'était eux qui avaient dit au Shah de le faire) parlant de cette destitution parlent de "plan A, quasi-légal".


En fait, la constitution permet au Roi de mettre et démettre un premier ministre. Cependant, pendant la période constitutionnelle, Soltan Ahmad Shah, le dernier Roi de la dynastie Qajar, avait destitué Samsam Saltaneh au profit de Vosuq-ed-Dowleh. Suite à cela, le peuple et le parlement avaient manifester leurs mécontentements. Les expert constitutionnels se mirent donc d'accord qu'à partir de là, le Roi devrait avoir l'accord du Parlement pour destituer un premier ministre ou en installer un.


2) "Mossadegh qui refusait tout compromis avec l’Ouest et avait entraîné le pays dans une déchéance économique sans précédent"


C'est les Britanniques qui refusaient tout compromis et qui, sachant que Mossadegh était prêt à garder les employés anglais sur place et à ce que le directeur de la compagnie de pétrole nationalisée reste un Anglais, refusèrent quand même toute nationalisation. Ils ruinèrent le pays en le boycottant. Le Japon et l'Italie acceptèrent d'acheter le pétrole iranien mais à chaque fois que celui-ci se rendait dans les eaux internationales, les Britanniques faisaient en sorte qu'il n'atteigne pas sa destination !

De plus, Mossadegh était pro-américain et comptait sur les Américains pour vendre le pétrole iranien mais les Britanniques savaient que pour les Américains, "il y a problème où il y a communistes" donc cela faisait parti de la stratégie britannique pour que les Américains soutiennent aussi le renversement du gouvernement Mossadegh que de faire croire à un "danger communiste" alors inexistant.


D'ailleurs Mossadegh, voyant que le monde boycottait l'Iran, a appliqué une politique de "économie sans pétrole" qui était une idée très juste: c'est le pétrole qui est l'une des raisons de tous les malheurs de l'Iran depuis un siècle. Mossadegh voulait se tourner vers la production interne du pays et créer une économie véritable et non une économie tournant autour de la fainéantise qu'apporte la simple vente de la pétrole contre de l'argent. On ne lui laissa pas concrétiser ce projet. Malgré cela, pendant son gouvernement, on importait à 10% tandis que l'exportation non-pétrolière représentait 90%, la balance commerciale s'élevait à +43 milliards. Sous le gouvernement du Shah, on importait à 85% et l'exportation non-pétrolière s'élevait à 15%, la balance commerciale s'élevait à -34 milliards. Si c'est cela que l'on appelle "une déchéance économique sans précédent", alors en effet, c'est ce que l'Iran vivait.



3) "Mais Mossadegh qui avait l’appui du clergé chiite, le soutien de la rue et du Bazar contrôlés par des jeunes islamistes de renom comme Navvab Safavi (proche des frères musulmans) "


Navvab Safavi a déclaré: "J'invite Mossadegh et les autres membres du Front national et l'Ayatollah Kashani à un procès pour manquement à l'ethique"


D'ailleurs, Mossadegh n'avait pas le soutien des jeunes islamistes. Les documents de la C.I.A. montrent que les Ayatollah étaient en grande majorité payés par les Britanniques et le gouvernement Eisenhower pour mener les révoltes contre Mossadegh en 1953 (qui destituèrent Mossadegh). Le Shah resta très proche du clergé, les finançait et fit construire plus de mosquées pendant son règne que ce qui avait été construit pendant toute l'histoire de l'Islam en Iran. C'est ainsi que le clergé put prendre le pouvoir après 1979.



4) "Mossadegh a refusé de se plier à cet ordre pour prendre le pouvoir avec le soutien de ses autres alliés : plus de 600 officiers de l’armée, tous membres du parti communiste et pro-stalinien du Toudeh."


Non, Mossadegh était un libéral attaché à la propriété terrienne et contre les communistes. Etant attaché à la monarchie, il ordonna d'ailleurs d'arrêter les manifestants remettant en cause la monarchie (les communistes) le 18 août 1953. Les communistes, depuis le début, s'annoncèrent contre Mossadegh "Nous ne voulons pas de nationalisation du pétrole mais une abolition des contrats avec les Anglais."


La preuve que les communistes ne soutenaient pas Mossadegh est que le parti Toudeh (communiste) publia lors de son 4ème Plénum en 1957 un communiqué où il disait "nous avons fait l'erreur de ne pas le soutenir". En effet, ils le considéraient comme un pion des Américains.


Par contre, les communistes soutenaient Reza Shah Pahlavi et on le voit dans "le compte-rendu du 6ème Congrès de l'International Communist". Il avait en effet nationalisé le commerce extérieur, nationalisation qui n'avait été faite que par les communistes jusqu'à là...


5) "Pendant trois jours, les alliés communistes de Mossadegh sont devenus les maîtres de la rue (domaine réservé du clergé et des islamistes du bazar). Les troupes soviétiques attendaient à la frontière de l’Iran pour envahir le pays sur une invitation des officiers communistes qui espéraient devenir les futurs maîtres du pays."


Non, ces communistes étaient en réalité des racailles de quartiers malfamés de Téhéran payés par les Britanniques pour se faire passer pour des communistes et faire croire que le gouvernement de Mossadegh mènerait à la prise de pouvoir des communistes, afin de rendre les gens (alliés de Mossadegh, Américains et Shah) anti-Mossadegh. Mossadegh étant attaché à la monarchie, il ordonna d'arrêter les manifestants remettant en cause la monarchie (les communistes ou soi-disants communistes) le 18 août 1953.


Toutes ces rumeurs de "troupes soviétiques attendant aux frontières de l'Iran" ont également été confirmées par les gouvernements concernés plus tard: il s'agissait également d'agents payés par les Britanniques pour faire croire à une menace communiste. Des fausses photos et cartes ont été montrées au Shah où l'on disait justement "regardez ! les communistes vont s'emparer du pays !". Tout cela dans le but de rendre le Shah également anti-Mossadegh.


Les communistes ne soutenaient pas Mossadegh et la preuve est que le parti Toudeh (communiste) publia lors de son 4ème Plénum en 1957 un communiqué où il disait "nous avons fait l'erreur de ne pas le soutenir". En effet, ils le considéraient comme un pion des Américains.


Par contre, les communistes soutenaient Reza Shah Pahlavi et on le voit dans "le compte-rendu du 6ème Congrès de l'International Communist". Il avait en effet nationalisé le commerce extérieur, nationalisation qui n'avait été faite que par les communistes jusqu'à là...


6) "Ce sont là des faits historiques révélés récemment par 3 chercheurs iraniens dont les livres ont un succès fou en Iran. C’est la rue iranienne qui a renversé Mossadegh"


Ces fameux "trois chercheurs iraniens" parmi des centaines d'autres n'ont absolument aucun succès parmi les Iraniens. D'ailleurs le cher site Iran-resist ne propose aucune source pour confirmer ce supposé succès. Les Iraniens sont pro-Mossadegh et il restera toujours un héros national. C'était d'ailleurs les photos de Mossadegh que les étudiants montraient lors des manifestations du 18 Tir 1999, manifestations contre le régime islamique.


7) "D’une part, les Américains ont informé les Soviétiques qu’ils ne toléreraient pas une invasion de l’Iran, que cela pourrait déclencher une riposte américaine et de l’autre côté, ils sont intervenus via leur ambassadeur Loy Henderson auprès de Mossadegh qu’ils connaissaient bien car ils l’avaient soutenu pour chasser les Britanniques de l’Iran."


Le seul moment où les Américains ont menacé les Soviétiques de les attaquer pour sauver l'intérêt de l'Iran était dans l'affaire de l'Azerbaijan dans les années 1940.


Etant donné qu'il n'était pas question pour les Soviétiques d'envahir l'Iran, les Américains n'ont pas eu à leur dire "qu'ils ne toléreraient pas une invasion de l'Iran".


8) "Le mythe du renversement de Mossadegh (et non de son effondrement) reprend vie sous la plume d’auteurs superficiellement de gauche, des lobbyistes pro-mollahs, des officines pro-entente et de journalistes qui puisent leurs infos dans wikipedia plutôt qu’auprès des spécialistes iraniens du sujet, tous des compagnons de route de Mossadegh"


N'importe quoi... cela nous prouve que le site Iran-Resist est un site des mollahs spécialisé dans la désinformation, ils se disent de l'opposition et dénoncent toutes les "fausses oppositions" qui en fait représentent la majorité de l'opposition iranienne. Ils se mettent derrière le fils du Shah car c'est le seul potentiel leader d'opposition qu'il reste et veulent ainsi le décrédibiliser en même temps qu'ils essaient de casser des opposants tels que Ahmad Batebi (torturé pendant 8 ans dans les prisons de la république islamique), Mohsen Sazegara (ancien collaborateur du régime mais l'un des principaux et plus respectés opposants maintenant, également soutenu par Reza Pahlavi le fils du Shah), Shirine Ebadi (bien trop dérangeant car personnalité importante et nuisible aux mollahs, également soutenue par Reza Pahlavi le fils du Shah). Le fait qu'ils se disent partisans de Reza Pahlavi et qu'en même temps ils vont à l'encontre de la majorité des idées de celui-ci montre qu'ils ne sont en réalité pas ses partisans. Et en même temps, ils en profitent pour dénigrer toute l'opposition. Cette stratégie de désinformation est très subtile et bien jouée.... bien joué !


spécialistes du sujet ? Il s'agit de personnes tels que des poètes et traducteurs qui tout d'un se reconvertissent en historiens et politiciens...


9) "Mossadegh comme un ancien allié qui avait, pour prendre le pouvoir, rompu avec Israël ou interdit la vente de l’alcool ou l’enseignement mixte."


Il n'y avait rien d'officiel avec Israël à rompre. Dire que Mossadegh interdit l'alcool et l'enseignement mixte relève du mensonge le plus pervers. N'importe quelle personne ayant vécue en 1950-1953 peut confirmer qu'il n'y avait rien de tel !

Mossadegh était un laïque. Il ne permit pas à Mehdi Bazargan de prendre le poste de ministre de la culture car il disait que celui-ci "mettrait le voile à la tête de toutes les filles".

Par contre, il croyait fortement en l'Islam, comme tout homme musulman de son temps, mais était certainement moins religieux que le Shah lui-même. Le Shah disait à maintes reprises avoir été sauvé une fois par l'Imam Abolfazl (qui est pourtant supposé ne pas avoir de mains) alors qu'il tombait de son cheval. Il a aussi déclaré avoir vu le fantôme d'un Imam (cela paraît dans le livre de Gérard de Villiers écrit sous son propre ordre) avec une auréole sur la tête en train de marcher dans le palais. Il avoue aussi dans le réportage "l'Héritier de Cyrus" qu'il a vu l'Imam Ali pendant qu'il était malade et que celui-ci le sauva. Aussi, dans le livre de la cour regroupant toutes ses citations, nous pouvons observer que la majorité de celles-ci sont religieuses: il parle du fait qu'il faut continuer ce que l'imam Ali faisait, l'Islam chiite, etc.

Mossadegh était un héritier de la Révolution constitutionnelle, mouvement qui avait pour but de réduire le pouvoir de l'alliance Roi-Clergé (même si cette alliance fit pression pour que des articles de la constitution aillent dans le sens de leurs idées).

Le Shah lui construisit plus de mosquées pendant son règne que pendant toute l'histoire de l'Islam en Iran. Il ne cessait de répéter que Dieu lui avait donné une mission pour son pays.


Bref, qui est le plus laïque des deux maintenant ?


A part la lutte pour la nationalisation du pétrole, Mossadegh entreprit des réformes visant à améliorer la vie des couches modestes, réformer l'économie et la restructurer pour mettre fin à sa dépendance envers les revenus pétroliers, renforcer la société civile. Il fit augmenter la part des métayers sur les produits de la terre et créa la sécurité sociale, lança la construction de maisons pour les couches modestes et créa une "Banque de Construction" pour relancer le secteur du bâtiment et la "Banque d'exportation" pour soutenir les exportations non-pétrolières (qui atteignirent d'ailleurs un record pendant son gouvernement).

Il réforma enfin le code électoral et saisit l'occasion pour permettre pour la première fois aux femmes d'élire leurs représentants et de se faire élire dans les élections des conseils municipaux et régionaux.





Sources


Ramine Kamrane, le vingtième siècle iranien, Editions Kimé, Paris, 2007, 365 p.

Stephen Kinzer, All The Shah's Men: An American Coup and the Roots of Middle East Terror, John Wiley & Sons, 2003

Gérard de Villiers, The Imperial Shah: An Informal Biography, Little, Brown 1976

Les écrits d'Ardeshir Zahedi (collaborateur du Shah): http://aryamehr11.blogspot.com/2007/04/pm-mossadegh-cia-what-really-happened.html

Chapour Bakhtiar, Ma Fidélité, Albin Michel, Paris, 1985

Mohammad Reza Pahlavi : Réponse à l'histoire. Éditions Albin Michel, 1979, rééd. 2000

Les documents de la C.I.A. trouvables sous plusieurs liens dont: http://web.payk.net/politics/cia-docs/

et http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB28/

Article de James Risen apparut dans le New York Times en 2000: http://www.nytimes.com/library/world/mideast/041600iran-cia-index.html

Les écrits de Fardoust (collaborateur du Shah): http://cryptome.org/cia-iran-lob.htm

Interview de Kim Roosevelt: http://www.youtube.com/watch?v=_y_TjO44Rx0&NR

http://www.youtube.com/watch?v=QBs8WFNdSdQ&feature=related

Ramine Kamrane, Iran, l’islamisme dans l’impasse, Buchet-Chastel, Paris, 2003, 159 p.

Musaddiq's Memoirs: The End of the British Empire in Iran", 1988

Farah Pahlavi, Mémoires, XO éditions, Paris, 2003, 428 p.

Iman Ansari, Patrick Germain. Mon père, mon frère, les Shahs d'Iran. Entretiens avec le prince Gholam Reza Pahlavi. Éditions Normant 2004

Chahdorrt Djavann, A mon corps défendant, l'Occident, Flammarion, octobre 2007, 422 p.

Reza Pahlavi, l'Iran, l'heure du choix, entretiens avec Michel Taubmann, Denoël, février 2009, 254 p.

http://www.Iranchamber.com

Ajoudani Lotfolah: Les intellectuels d Iran à l époque de la Révolution Constitutionnelle, Téhéran, Nashr Akhrtaran, 1386 www.hoodashtian.com/Conference%2520at%2520U%2520of%2520Montreal%2520Feb%252008%255B1%255D.pdf+La+Révolution+Constitutionnelle,+les+Pahlavi,+Mossadegh,+le+Coup+d%27Etat,+le+Shah,+la+Révolution+Islamique&cd=16&hl=en&ct=clnk&gl=ch

2008

M. Bahar : Histoire des partis politiques d Iran (1èr vol.), Ed. Jibi, Teheran, 1943-1979.

http://www.ihecs.be/focus/generalites/mossadegh.htm


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